Lucille Clifton

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Lucille Clifton
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
BaltimoreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Howard
State University of New York at Fredonia (en)
City Honors School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Shelley Memorial Award ()
Maryland Women's Hall of Fame (en) ()
Black Literary Hall of Fame (d) ()
National Book Award ()
Prix Anisfield-Wolf ()
Langston Hughes Medal (en) ()
Ruth Lilly Poetry Prize (en) ()
Coretta Scott King AwardVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Lucille Clifton, née Thelma Lucille Sayles le et morte le ) est une poétesse, écrivaine et enseignante afro-américaine originaire de Buffalo, dans l'État de New York. De 1979 à 1982, elle est la poétesse lauréate du Maryland. C'est la première afro-américaine à recevoir cet honneur. Clifton est finaliste à deux reprises du prix Pulitzer de poésie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lucille Clifton naît le à Depew, dans l'état de New York, de Thelma Moore Sayles et Samuel Louis Sayles, de descendants d'esclaves[2]. Ils sont fiers de leurs origines du Dahomey et bien qu'ils aient peu fréquenté l'école, ce sont des lecteurs passionnés. À titre privé, le père de Clifton est conteur et sa mère écrit des poèmes[3]. Clifton grandit à Buffalo, et sort diplômée de la Fosdick-Masten Park High School (en) en 1953[4],[5],[6]. Elle étudie de 1953 à 1955 à l'Université Howard grâce à une bourse, puis continue ses études à l'Université d'État de New York à Fredonia (près de Buffalo)[5].

L'écrivain Ishmael Reed, professeur de philosophie à l'Université de Buffalo et sculpteur qui a pour sujet les visages africains, présente Lucille à Fred James Clifton lors d'un atelier de théâtre communautaire qu'il organise à Buffalo.

Lucille épouse Fred en 1958. Ils ont six enfants : quatre filles (Sidney, Fredrica, Gillian et Alexia) et deux fils (Channing et Graham). Lucille travaille comme agent administratif traitant les réclamations à la Division de l'emploi de l'État de New York, à Buffalo (1958-1960) puis comme assistante littéraire au Bureau de l'éducation de Washington DC (1960-1971)[7],[8].

En 1966, Reed communique des poèmes de Lucille Clifton à Langston Hughes, qui les inclut dans son anthologie The Poetry of the Negro[9]. En 1967, les Clifton s'installent à Baltimore, dans le Maryland[5]. Le premier recueil de poésie de Clifton, Good Times, est publié en 1969 et classé par The New York Times comme l'un des dix meilleurs ouvrages de l'année[10]. De 1971 à 1974, Clifton est poète en résidence au Coppin State College de Baltimore. De 1979 à 1985, elle est poète lauréate de l'État du Maryland[11]. De 1982 à 1983, elle est écrivaine invitée à la faculté de lettres de l'Université Columbia et à l'Université George-Washington. En 1984, son mari meurt d'un cancer.

De 1985 à 1989, Clifton est professeure de littérature et d'écriture créative à l'Université de Californie à Santa Cruz[12]. Elle est professeure émérite en sciences humaines au St. Mary's College du Maryland. De 1995 à 1999, elle est professeure invitée à l'Université Columbia. En 2006, elle est nommée fellow du Dartmouth College. Elle rencontre plusieurs problèmes de santé à la fin de sa vie, dont une goutte douloureuse qui lui cause des difficultés pour marcher. Elle meurt le [9],[13].

Œuvre poétique[modifier | modifier le code]

Plaque à l'extérieur de la bibliothèque publique de New York

Lucille Clifton situe les racines de sa famille dans l'ancien royaume ouest-africain du Dahomey, aujourd'hui connu sous le nom de République du Bénin[3]. Dans son enfance, sa mère lui dit : « Sois fière, tu es de la lignée des femmes du Dahomey ! »[14]. Generations: A Memoir (1976) est une pièce en prose qui célèbre ses origines[2]. Ses œuvres traitent de la vie de famille, du racisme et du genre[2]. Selon les critiques, la poésie de Clifton dit beaucoup avec une grande économie de mots. Ce que résume la poète Elisabeth Alexander en parlant du talent de Clifton pour « écrire des poèmes physiquement petits avec des mondes intérieurs énormes et profonds »[10].

Dans les années 1970 Clifton commence à écrire sa série de livres pour enfants avec Some of the Days of Everett Anderson. Le personnage principal, Everett Anderson, est un jeune garçon noir. Ce personnage récurrent dans plusieurs de ses livres s'exprime en anglais afro-américain et raconte les problèmes sociaux de la vie réelle[10].

Two-Headed Woman : « homage to my hips »[modifier | modifier le code]

En 1980, Clifton publie « homage to my hips » (hommage à mes hanches) dans son recueil de poèmes Two-Headed Woman (Femme à deux têtes). Cet ouvrage remporte le prix Juniper 1980 et il est défini par sa « tension dramatique, son langage simple… hommage à la peau noire, [et] célébration des femmes », qui sont les traits reflétés dans le poème « homage to my hips »[15]. Cette collection poétique marque également le début de l'intérêt de Clifton pour dépeindre le « corps noir transgressif »[16]. « Homage to my hips » est précédé par le poème « homage to my hair » (« hommage à mes cheveux ») qui complète l'exploration de la relation entre les femmes et les hommes Afro-Américains et vise à réinventer les stéréotypes négatifs associés au corps des femmes noires. Ces deux poèmes relient le corps afro-américain à des pouvoirs mythologiques - une technique littéraire courante utilisée dans de nombreuses œuvres littéraires de femmes afro-américaines. Jane Campbell émet l'idée que « l'effet spécifique de la fabrication de mythes sur les relations raciales… constitue un acte radical, invitant le public à renverser la mythologie raciste qui contrecarre les Afro-Américains et les conduit à la défaite, et à la remplacer par une nouvelle mythologie enracinée dans la perspective noire »[17].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Poésies[modifier | modifier le code]

  • (en) Good Times, New York, Random House, , 74 p.
  • (en) Good News About the Earth, New York, Random House, (ISBN 0394707605)
  • (en) An Ordinary Woman, New York, Random House, (1re éd. 1974), 94 p. (ISBN 0394494687)
  • (en) Two-Headed Woman (Juniper Prize for Poetry, 1980), University of Massachusetts Press, , 60 p. (ISBN 0870233106)
  • (en) Good Woman: Poems and a Memoir 1969-1980 (Finalist Pulitzer Prize for Poetry 1988), BOA Editions, Ltd., , 276 p. (ISBN 0918526590)
  • (en) Next: New Poems (finaliste pour le Pulitzer Prize 1988), Brockport, New York, BOA Editions, Ltd. (1re éd. 1987), 85 p. (ISBN 0918526604)
  • (en) Ten Oxherding Pictures, Santa Cruz, Moving Parts Press, , 28 p. (ISBN 0939952076)
  • (en) Quilting: Poems 1987–1990, Brockport, BOA Editions, Ltd., (ISBN 978-0-918526-81-6)
  • (en) The Book of Light, Port Townsend, Copper Canyon Press, , 80 p. (ISBN 1556590520)
  • (en) The Terrible Stories, Brockport, BOA Editions, Ltd., , 70 p. (ISBN 1880238373)
  • (en) Blessing The Boats: New and Collected Poems 1988–2000 (lauréat du National Book Award), Rochester, BOA Editions, Ltd., (réimpr. Paw Prints, 2008) (ISBN 978-1-880238-88-2 et 978-1-4395-0356-0)
  • (en) Mercy, Rochester, BOA Editions, Ltd., (ISBN 978-1-929918-55-3)
  • (en) Voices, Rochester, BOA Editions, Ltd. (ISBN 978-1-934414-12-5)
  • (en) The Collected Poems of Lucille Clifton, Rochester, BOA Editions, Ltd., (ISBN 978-1-934414-90-3)

Livres pour enfants[modifier | modifier le code]

  • (en) Davida Adedjouma (éd.) (préf. Lucille Clifton), The Palm of My Heart: Poetry by African American Children, Lee & Low Books, , 32 p. (ISBN 1880000415, présentation en ligne)
  • (en) Three Wishes, Yearling Books, (1re éd. 1976), 32 p. (ISBN 0440409217, présentation en ligne)
  • (en) The Boy Who Didn't Believe in Spring (ill. Brinton Turkle), Puffin Books, (1re éd. 1973), 32 p. (ISBN 0140547398)
  • (en) The Lucky Stone (ill. Dale Payson), Yearling, (1re éd. 1979, Delacorte Press), 64 p. (ISBN 978-0-440-05122-0 et 0440451108, présentation en ligne)
  • (en) The Times They Used To Be, Delacorte Books, (1re éd. 1974), 48 p. (ISBN 0385321260)
  • (en) All Us Come Cross the Water (ill. John Steptoe), Holt McDougal, (ISBN 0030892627)
  • (en) My Friend Jacob, Dutton Books, , 32 p. (ISBN 0525354875)
  • (en) Amifika (nommé au Jane Addams Children's Book Award, 1978), Dutton Books, , 32 p. (ISBN 0525255486)
  • (en) Sonora the Beautiful, Dutton Books, , 22 p. (ISBN 0525396802)
  • (en) The Black B C's, New York, Dutton Books (1re éd. 1970)
  • (en) Davida Adedjouma (éd.) (préf. Lucille Clifton), The Palm of My Heart: Poetry by African American Children, Lee & Low Books, , 32 p. (ISBN 1880000415, présentation en ligne)

La série Everett Anderson[modifier | modifier le code]

  • (en) Some of the Days of Everett Anderson, Henry Holt and Co., (1re éd. 1970), 32 p. (ISBN 0805002898)
  • (en) Everett Anderson's Christmas Coming, Henry Holt and Co., (1re éd. 1971) (ISBN 0805029494)
  • (en) Everett Anderson's Year (ill. Ann Grifalconi), Henry Holt and Co., (1re éd. 1974), 32 p. (ISBN 0805022473)
  • (en) Everett Anderson's Friend (Coretta Scott King Book Award d'honneur pour l'écriture, 1977), Henry Holt and Co., (1re éd. 1976) (ISBN 0805022465)
  • (en) Everett Anderson's 1-2-3, Owlet Paperbacks, (1re éd. 1977), 32 p. (ISBN 0805070486, présentation en ligne)
  • (en) Everett Anderson's Nine Month Long, Henry Holt and Co., (1re éd. 1987), 32 p. (ISBN 0805002952)
  • (en) Everett Anderson's Goodbye (ill. Ann Grifalconi, Coretta Scott King Book Award pour l'écriture, 1984), square fish (1re éd. 1983), 32 p. (ISBN 0805008004, présentation en ligne)
  • (en) One of the Problems of Everett Anderson, Henry Holt and Co., , 32 p. (ISBN 0805052011, présentation en ligne)

Documentaire[modifier | modifier le code]

Anthologies[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://pid.emory.edu/ark:/25593/8z4d8 »
  2. a b et c (en) « Lucille Clifton | American poet », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. a et b (en) Hilary Holladay, Clifton, Lucille (27 juin 1936–13 février 2010), Oxford University Press, coll. « American National Biography Online », (lire en ligne)
  4. (en) Elizabeth Alexander, « Remembering Lucille Clifton », sur The New Yorker (consulté le )
  5. a b et c (en) James Madison University, Furious Flower Poetry Center et Steger Poetry Prize, 73 poems for 73 years: celebrating the life of Lucille Clifton., Virginia Tech Printing Services, (OCLC 681617490, lire en ligne), p. 48
  6. (en) Holladay, Hilary., Wild blessings : the poetry of Lucille Clifton, Louisiana State University Press, (ISBN 0-8071-2987-9 et 978-0-8071-2987-6, OCLC 54806320, lire en ligne), p. 48
  7. (en) « Lucille Clifton », sur Modern American Poetry (consulté le )
  8. a et b (en) « Poets.org », sur poets.org (consulté le ).
  9. a et b (en) « Lucille Clifton (1936-2010) - Mémorial Find a... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  10. a b et c (en) Poetry Foundation, « Lucille Clifton », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  11. (en) « Maryland Poets Laureate », sur msa.maryland.gov (consulté le )
  12. (en) « Lucille Clifton, Maryland Women's Hall of Fame », sur msa.maryland.gov (consulté le )
  13. (en-US) Margalit Fox, « Lucille Clifton, Poet Who Explored Intricacies of Black Lives, Dies at 73 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Lupton, Mary Jane., Lucille Clifton : her life and letters, Praeger, (ISBN 978-0-313-03823-5 et 0-313-03823-6, OCLC 231663201, lire en ligne), p. 60
  15. (en) Smith, Jessie Carney, 1930- et Phelps, Shirelle,, Notable Black American women, Gale Research, ©1992-©2003 (ISBN 0-8103-4749-0, 978-0-8103-4749-6 et 0-8103-9177-5, OCLC 24468213, lire en ligne), p. 110
  16. (en) Michael Bennett et Vanessa D Dickerson, Recovering the Black female body: self-representations by African American women, (ISBN 978-0-8135-2838-0 et 978-0-8135-2839-7, OCLC 982043033, lire en ligne), p. 127
  17. (en) Michael Bennett et Vanessa D Dickerson, Recovering the Black female body: self-representations by African American women, (ISBN 978-0-8135-2838-0 et 978-0-8135-2839-7, OCLC 982043033, lire en ligne), p. 126
  18. (en) « Everett Anderson’s Goodbye | Awards & Grants », sur www.ala.org (consulté le ).
  19. (en) « Finalist: Good Woman: Poems and a Memoir 1969-1980 and Next: New Poems, by Lucille Clifton », sur Prix Pulitzer (consulté le ).
  20. a b et c (en) Academy of American Poets, « About Lucille Clifton », sur poets.org, (consulté le ).
  21. (en-US) Sarah Browning, « Lucille Clifton Reminds Us That We Are American Poetry », sur washingtonart.com, (consulté le ).
  22. (en-US) « National Book Awards 2000 », sur National Book Foundation (consulté le ).
  23. (en-US) Robert Fikes, « Award-Winning Literary and Scholarly Works by African Americans : National Book Award », sur blackpast.org, (consulté le ).
  24. (en) « 2010 Frost Medalist Winner : Lucille Clifton », sur Poetry Society of America (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]